Extrait d’un entretien/questionnaire avec une bénéficiaire de Labofabrik

« Et est-ce qu’on peut dire que venir à l’atelier, ça a changé quelque chose dans ta vie de tous les jours ?

Oui, oui, de passer un moment, ça m’a comblé un vide de quoi faire pour vivre ou comment faire pour vivre. On peut mettre les deux parce que cette question s’est posée sur ses deux formes. Comment faire et pourquoi faire ? Parce que je pense que c’est le problème de la toxicomanie. C’est trouver un sens à la vie. Et parce que lorsque l’on s’en est défait des substances, il faut quand même trouver un autre atout ou un trip et lequel ? Donc pour moi c’est une clé de ma vie. Gaïa aura été une clé. Non très important, je veux dire, cette rencontre m’a permis de ne plus broyer du noir, d’être dans le néant en fait. Qu’est ce que je fais? Comment je fais? Et je ne peux plus revenir en arrière et en même temps je ne peux que vivre mais vivre comment et vivre pourquoi? C’est perturbant. C’est carrément perturbant donc pour le coup donc je crois que c’est aussi pour ça que je me suis autant investie, investie rapidement et entièrement

Mais ça donne des armes ?

Tout à fait, disons que c’est en train de m’adoucir la phase grise, pour ne pas dire noire parce qu’elle a été noire, grise mais maintenant elle est grise parce que j’ai une forme d’efficacité, j’ai quelque chose à penser, j’ai quelque chose sur lequel m’investir en tout cas, et j’avais besoin de ça, parce que pour moi il était complètement un leurre de me dire que j’allais aller chercher du travail. Tu ne te remets pas dans le monde du travail de but en blanc, juste pour combler. Non, non c’est pas ça, c’est pas possible. Donc pour moi, je ne sais pas. C’est un tremplin ou pas. J’avoue, je me satisferais bien de pouvoir poursuivre dans cette collaboration d’être et de faire. Parce que pour moi c’est être aussi. »